Les templiers au Mesnil
L’Aube aurait compté environ 90 commanderies Templières.
Seules cinq traces architecturales demeurent encore visibles :
-la commanderie de Fresnoy près de Villenauxe
-la commanderie d’Avalleur dans le hameau de Bar sur Seine
-la commanderie de Payns qui se trouve à l’écart du village où naquit Hugues de Payns,
-le chœur de l’Eglise primitive de Mesnil Saint-Loup qui renfermerait des tombeaux de Chevaliers
-le cellier de Pavillon Sainte-Julie.
C’est la ville de Troyes et sa cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul qui furent désignées comme lieu pour officialiser et reconnaître " l’Ordre du Temple " par l’église et le Pape Honorius II en 1128.
Des ateliers de taille de silex, ainsi que des monnaies gauloises retrouvées sur le finage, indiquent des lieux habités à l'époque la plus reculée de l'histoire de l'homme.
vers 1128, Les Templiers ayant reçu leur règle de la main de Saint Bernard de Clairvaux au concile de Troyes, vinrent fonder une maison de leur ordre au sommet d’un plateau alors couvert de forêts (ce qui est constaté par des lettres de Hatton, évêque de Troyes en 1143) et ils nommèrent leur établissement : "Mesnillum Sancti Lupi", d’où le nom de Mesnil Saint Loup (on écrivait jadis Mesnillum, Mainillum ou Mesnile, en français Maisnil, Maigny, Mesnil (Le mot latin désignait une ferme ou maison d’habitation).
La seigneurie appartenait jadis aux Templiers, et dès 1162, si l'on en croit Courtalon (Topogr. hist., III, 162), qui répète ce que Chèvre de la Charmotte avait écrit (Evêché troyes, ms. Chèvre de la Chamotte, p. 495). Mannier dit aussi que les Templiers y avaient des biens dès le XIIe siècle. (Commanderies Grand Prieuré de Fr. 323). En 1208, Raoul Britaud et sa femme Marguerite donnèrent aux Templiers du Mesnil-Saint-Loup tout ce qu'ils avaient au moulin du vicomte à Provins ; ils leur vendirent tout ce qu'ils avaient au dit lieu du Mesnil, en la rue dite « Pute Aoite », pour 360 livres de provinois (Carrière, Hist. et cartul. Templiers Provins, n° CV).
Un plan, de 1774, indique, auprès de l'église, une pièce de terre dite le Cloître (Yonne, H 2221 bis, p. 51). On y a trouvé des substructions. C'est vraisemblablement l'emplacement de l'ancienne maison des Templiers, qui fut détruite au commencement du XVe s. et qui ne semble pas avoir été rétablie (mannier, op. cit., 323).
Cette seigneurie dépendait de la commanderie de Coulours. Le plan de 1774 lui donne une superficie de 2.516 arp. 37 cordes et 11 pieds.
Dans les textes anciens on trouve l'orthographe : Mesnillum, Maynilio ou encore Maigny puis Mesnil (ce nom désigne en latin une maison de paysan avec une portion de terre). Le commandeur du Temple est seigneur et haut-justicier, il jouit de toutes les dîmes de la paroisse.
Vers 1290, on compte 50 feux à Mesnil-St-Loup.
Les Templiers subsistent au Mesnil jusqu'à l'extinction de leur ordre en 1312, date à laquelle ils sont remplacés par les chevaliers de St-Jean-de-Jérusalem, appelés plus tard Chevaliers de Malte.
Ceux-ci gardent la seigneurie de Mesnil-St-Loup jusqu'à la Révolution française.
La pièce de terre située au Nord de l'église s'appelle encore aujourd'hui le cloître. Sur ce site se dressait au siècle dernier une vieille tour ruinée, reste de la maison templière ; il ne paraît pas que les bâtiments conventuels détruits au XVIe siècle aient été plus tard rétablis
Les Templiers donnent le vocable
de St-Loup à leur établissement
Mais d’où vient le vocable de Saint Loup, archevêque de Sens ?
Question difficile à résoudre. Toutefois on peut conjecturer que Hugues de Payns, fondateur des templiers, ayant son fils Thibault moine à Sainte-Colombe de Sens, reçut de sa part une relique de Saint Loup, en l’honneur duquel les templiers construisirent l’église de leur communauté
(Le corps de Saint Loup (573-623), archevêque de sens, était gardé par les bénédictins de l'abbaye Sainte Colombe. Thibault de pahenz (ou pains) devint abbé de Sainte Colombe en 1139 et mourut en 1148. Plusieurs églises importantes de le région sont sous le vocable de Saint Loup.)
L'Église primitive
II reste le chœur de la vieille église érigée au XIIe siècle par les templiers.
Son plan est à vaisseau unique avec l'abside en hémicycle.
En 1664, le commandeur Joachim de Challemaison relève les murs de l'église et décore une verrière du sanctuaire des armes de sa famille qui portent « d'argent chargées d'une rosé, accompagnées de deux molettes, au chef de Malte. »
Au début du XIXe siècle, l'église romane trop exiguë pour les besoins de la paroisse et assez délabrée est reconstruite en partie, en conservant toutefois l'abside semi-circulaire voûtée en cul de four.