Les puits du Mesnil
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L'eau a
toujours été précieuse et recherchée à Mesnil car les sources sont profondes et ont un débit faible. Les premiers
points d'eau ont été les puits (publiques ou privés). A quelle époque ont-ils été creusés ? Quelle technique avaient nos ancêtres pour remonter la craie et pour approfondir le puits
lorsqu'ils atteignaient la nappe phréatique ? Des questions sans réponses ....
Les pompes n'existaient pas et la profondeur varie de 35 à 40 mètres. Aucun écrit ne nous relate comment ce travail s'effectuait. Pour le puits situé rue Ferrée, face à la mairie, la transmission orale nous dit que le puisatier submergé par un tel flot d'eau dut laisser son matériel au fond du puits. Celui-ci n'a jamais tari et les essais de pompage effectués en 1976, année de grande sécheresse, confirment ce fait. Il est dit aussi que suite à cet événement le puits situé vers l'ancienne église n'avait plus d'eau.
L'emplacement des puits connus, répertoriés sur le plan, ne figurait pas sur l'original de 1769, ils y ont été implantés par nos
soins. 18 ont été recensés. Ils sont bien répartis sur le village comprenant de 60 à 100 feux (foyers).
Pourquoi tant de puits ?
Vraisemblablement, beaucoup d'entre eux donnaient très peu d'eau. Nous avons encore le souvenir d'en voir tarir certains au cours des étés secs.
Depuis l’arrivée de l'eau au Mesnil en 1958, aucun puits n'est en service.
Dans les siècles passés, on utilisait pour puiser l'eau la corde d'écorce de tilleul, imputrescible à l'eau. Celle-ci s'enroulait autour d'un cylindre de 1 mètre de circonférence, mûe par une manivelle à chaque extrémité. Le seau d'une contenance de 10 litres avait la forme d'un tonneau. Avec l'apparition du câble un autre système a vu le jour. Le câble s'enroulait et se déroulait en même temps sur le cylindre, de ce fait l'un des seaux montait tandis que l'autre descendait. On passa alors à 35 tours de manivelle (au lieu de 70) pour puiser 10 litres d'eau.
Le puits dans l'enceinte du monastère des Sœurs, 19 rue de la Goguette, est certainement l'un des derniers puits creusé puisque l'ensemble de cette ferme a été édifié en 1845. Dans les décennies qui ont suivi, la tuile ayant remplacé le chaume sur les toitures, des citernes ont alors été creusées pour recueillir les eaux de pluies. 37 citernes ont été répertoriées au village nécessitant un moindre recours aux puits.
Depuis la création du réseau d’eau, certaines citernes servaient de bacs pour recueillir les eaux des fosses septiques (règlementaire à cette époque). D’autres ont été percées et servent de puisards pour les eaux usées.
Les salles de bain et les w.c n'ont été construits au village qu’avec l’arrivée de l’eau sous pression.
Situation des anciens puits connus.
Puits Communaux : situés sur le domaine public en bordure de rue, accessibles à tous.
Puits Privés : appartenant à l'habitant
N°01 - 31 grande rue - Communal - Couvert
N°02 - 16 grande rue - Communal - Couvert
N°03 - 12 grande rue - Communal - Couvert
N°04 - 23 grande rue - Privé - Comblé
N°05 - 25 grande rue - Privé - Comblé
N°06 - 07 grande rue - Privé - Couvert
N°07 - 02 grande rue - Privé - Comblé
N°08 - Bûchettes - Privé - Comblé
N°09 - Rue Ferrée - Communal - Couvert
N°10 - 9 rue ferrée - Communal - Couvert
N°11 - 13 rue ferrée - Communal - Comblé
N°12 - Salle Polyvalente - Communal - Couvert
N°13 - 4 place du Terreau - Privé - Comblé
N°14 - 2 place du Terreau - Privé - Comblé
N°15 - 8 rue de la Goguette - Communal -Couvert
N°16 - rue de la Goguette - Privé - Couvert
N°17 - rue de la Goguette - Privé - Couvert
N°18* Vers l’ancienne église* - Communal - Comblé
*Existait encore en 1833 / des travaux ont été faits sur ce puits.
En 1950 deux puits étaient comblés :
- Le n°18 (voir plan) près de l’ancienne église; aux dires des anciens, ce puits était à sec depuis le creusement du puits n°12. Lors de la construction de la nouvelle église, il n’est pas dit que ce puits ait été employé comme point d’eau même si les maçons allaient chercher de l’eau aux mares. Il fut remblayé certainement avec les démolitions de l’ancienne église.
- Pour le puits n°11, il n'y a pas de certitude. Il aurait été remblayé par la construction de la maison du 13 rue ferrée.
Des anciens disent que" dans ce puits il y aurait beaucoup d’objets de valeurs jetés lors des guerres et invasions et que celui qui recreuserait n’aurait, par la suite, plus besoin de travailler".
Le puits n°7 était privé et appartenait à la ferme de Mr Boudin Maurice.
Il avait fait installer une chaîne à godets pour remonter l’eau. Par la suite, l’installation fut électrifiée et un moteur remplaça la manivelle. A Mesnil, ce fut le seul point d’eau équipé ainsi (vers 1950).
Deux puits étaient réputés ne pas tarir :
Le n°12, où des essais de pompages en 1976 (année très sèche) avaient été effectués pour le raccorder au réseau d’eau, donnait 200 m3 par jour sans que le niveau d’eau du puits ne baisse.
Le n°14, était un puits privé, le débit n’a jamais été testé, il a été comblé vers 1980.
Il arrivait de temps à autres qu’un câble casse et le seau se retrouvait au fond du puits. Pour récupérer le matériel, on utilisait « les cremiots ». C’était des crochets de fer soudés entre eux, que l’on descendait au fond du puits avec une corde. Les crochets raclant le fond du puits, ils accrochent le câble ou le seau (parfois cette opération durait très longtemps) en sentant une résistance, on remontait le tout en priant le ciel que tout ne redescende pas avant d’arriver à la margelle (rebord du puits).